Général

Comment quitter son emploi dans les règles de l’art?

Par Alexandre D’Auteuil-Auclair, CPA, Président

 

Cette question m’a été posé par plusieurs professionnel(-le)s durant la dernière année. C’est une étape inévitable à ne pas prendre à la légère pour diverses raisons. Elle peut même dicter positivement la première impression qui donnera confiance à votre futur employeur de vous présenter un contrat d’emploi.

L’annonce de son départ est un moment redouté par plusieurs professionnel·le·s. Elle ne dure que quelques minutes, mais demande une bonne préparation. Les raisons principales d’un départ volontaire sont : le désir de s’épanouir dans un nouveau rôle et contexte, améliorer ses conditions (conciliation et/ou financières) et quitter un environnement qui ne rejoint plus vos valeurs.

Peu importe la ou les raisons, il est fortement recommandé d’évaluer l’impact sur l’organisation que vous allez quitter au moment où l’annonce sera faite.

Êtes-vous en pleine saison de certification, durant votre fin d’année, en projet d’acquisition/d’intégration (ERP, entreprise, embauche, projets spéciaux) ? Ce « timing » aura une influence sur le préavis à donner.

Conseils

En cabinet :

Terminez vos dossiers majeurs de la haute saison. C’est une période qui dure de 3 à 5 mois. Il sera plus facile pour les associé·e·s et vos collègues de vous souhaiter bon succès pour la suite. Dans l’éventualité où l’emploi de rêve ne peut attendre, trouvez une solution pour bien faire les choses.

En entreprise :

En général, pour des rôles où vous n’êtes pas le ou la première aux finances de l’organisation, je recommande de donner deux semaines de préavis.

Pour des rôles où vous êtes la personne responsable des finances, le préavis sera de deux à quatre semaines. Lorsqu’il n’y a pas de relève interne possible et que vous êtes en poste depuis plus de 5 ans, on voit plus souvent entre trois et quatre semaines. Il est tout à fait humain de se sentir redevable envers l’organisation qui vous a donné votre chance et permis d’évoluer.

C’est pourquoi il est important de prévoir votre départ et de vous mettre dans la position de la prochaine personne qui prendra votre chaise. 

Enjeux d’un préavis prolongé

  • Le futur employeur a toujours une crainte que le processus avorte.
  • Les relations interpersonnelles dans l’organisation que vous quittez peuvent se dégrader.
  • De nouveaux projets et urgences apparaissent, ce qui vous donnera des heures supplémentaires.
  • Diminution de votre marge de manœuvre pour négocier une pause entre les deux emplois.

L’unique raison, selon moi, qui va à l’encontre de donner un préavis de trois à quatre semaines est votre propre santé. Ne jamais négliger cet aspect de votre vie.

Lettre de démission

Une lettre de démission doit être présentée en bonne et due forme. Vous demanderez qu’elle soit signée. Elle doit être simple et objective. Elle doit demander l’engagement de l’entreprise à vous donner ce qui vous revient (salaire, vacances, bonis). De votre côté, vous devrez également vous engager à remettre le matériel et les informations appartenant à l’entreprise.

Contre-offre

Par expérience, l’acceptation d’une contre-offre étire votre emploi de quelques mois seulement.

Quelles sont les vraies raisons qui vous poussent à quitter?

Clarifier ces éléments avec votre employeur actuel avant d’entamer un processus de changement. Cela vous évitera bien soucis lors de votre annonce et ce dernier aura eu sa chance de faire les changements nécessaires pour vous garder.

Quand annoncer son départ ?

Il n’y aura jamais de moment parfait. On privilégie le vendredi ou le lundi. Vous connaissez votre patron·ne, à vous de voir.

On ne peut jamais prévoir à 100 % comment sera perçue votre décision de quitter. Assurez-vous de le faire dans le respect et permettez-vous de vous dire que vous avez été professionnel jusqu’à la fin. Des procédures strictes sont peut-être en place lors d’un départ. Vous devez les respecter.

N’oubliez pas que ces propriétaires, associé·e·s ou collègues devront peut-être un jour répondre à des questions vous concernant lors d’une référence. L’humain a tendance à se souvenir de la fin de la relation.

Également, le chemin que vous choisirez pour quitter votre emploi permet déjà au futur employeur de porter un regard sur le ou la futur·e professionnel·le à qui les finances seront confiées.